HISTORIQUE  DE  L'AFFIXE
(Affixe attribué par la F.C.I. à Mr et Mme TAOC Arthur)               
 Le Pont Noir - Route de Callac - 29640 PLOUGONVEN - Tél. : 02.98.88.29.76 

 


 
 
Cet affixe, curieux, bizarre, indéfinissable pour la quasi-totalité des beauceronniers et autres amateurs de chiens ou organisateurs d’expositions, a surpris et intrigue toujours beaucoup de personnes. Combien de fois avons-nous entendu rire et vu sourire des spectateurs dont les beauceronniers à l’annonce de notre affixe de « S’ils te Mordent, Mords-les ». Pour certains, cet affixe paraissait présomptueux, illogique. Comment pouvions-nous prétendre que les chiens nés chez nous répondraient mieux que d’autres au mordant. D’autres par contre, scrutaient curieusement les producteurs des chiens portant cet affixe. Ils devaient s’attendre à découvrir, soit des hippies aux cheveux longs, soit de bizarres marginaux. Surprise, les producteurs paraissaient normaux (c’est aussi notre avis) et l’affixe gardait son mystère. Pour dissiper ces divers suppositions, nous avons décidé de porter à la connaissance des beauceronniers, par le biais de la revue, les origines et les raisons qui nous ont fait choisir cet affixe. Il s’agit tout simplement de la suave devise de notre ville « MORLAIX », en breton « MONTROULES » dont nous présentons en première page les armoiries :
          - la mer sous le bateau est bleu azur
          - les voiles sont blanches éployées d’hermines noires
          - le navire et la couronne sont de couleur or
          - le fond du blason encadrant le navire est rouge.
Des ornements extérieurs furent ajoutés. Le timbre est une couronne murale, attribut qui caractérisait les déesses grecques protectrices des cités et que les villes ont adopté depuis l’Empire. Les supports sont, à senestre, un lion rampant (vertical et panache de la queue tournée vers l’intérieur) et bicéphale qui symbolise l’Angleterre. La devise de la ville, inscrite sur un listel, s’adresse au lion : « S’ils te mordent, mords-les ». C’est le roi d’Angleterre Henri II et tuteur du futur roi Arthur de Bretagne, qui fit figurer trois léopards passant dans ses armoiries. Ce sont en fait des lions vus de face. Ce souverain s’empara de la ville de Morlaix en 1177 puis en 1187 pour la rattacher à la couronne ducale, spoliant ainsi le Comte de Léon. Il ne faut donc pas s’étonner que l’agressivité de la devise, d’autant que les Anglais firent à plusieurs reprises des razzias dans la ville ; celle de 1522 reste tristement célèbre. Jean Coatanlem, le roi de la mer, armateur, capitaine, corsaire, pirate à l’occasion, écumait les côtes bretonnes de Bréhat à Saint-Mathieu, sur sa nef amirale « La Cuiller », et abordait particulièrement les cargaisons anglaises. Il incendia aussi Bristol. Il mit en fuite et coula, dans les parages de la Pointe Saint-Mathieu, plusieurs vaisseaux anglais, puis son navire sombra, entraînant dans l’abîme le navire anglais « Le Régent » accroché à son flanc. Environ 650 Anglais et 500 Bretons et leur capitaine périrent. Pour venger ces revers, les anglais entreprirent une action punitive contre la ville de Morlaix, le 04 juillet 1522. Un traître, Latricle, lieutenant du capitaine de Morlaix, avertit les Anglais qui étaient en rade à bord de soixante navires, que les nobles de la ville étaient à une revue militaire à Guingamp et les bourgeois négociants à une foire à Noyal-Pontivy. A la faveur du crépuscule, les Anglais remontèrent donc la rivière, gagnèrent la ville à pied, déguisés ou en catimini. Les maisons des plus riches bourgeois furent pillées et brûlées ; les archives de la ville disparurent dans l’incendie. Les églises furent également pillées. Morlaix devint la proie des flammes. A l’aube, les Anglais chargés de butins et de prisonniers rejoignirent leurs vaisseaux. Cependant, six à sept cents ennemis avinés furent égorgés dans les bois du Styvel par des troupes du Comte de Laval accourues en hâte de Guingamp. Le sang anglais rougit les eaux d’une source située en contre-bas et appelée depuis « Fontaine aux Anglais ». Cette fontaine, ornée d’une nef et se trouvant à l’entrée d’un petit square, aurait été dénommée « La Fontaine Rouge ». Parfois, lors de grands orages, elle rougit encore ! Mesdames, Messieurs, voilà décrites sommairement les origines de notre affixe de « S’ils te Mordent, Mords-les »